Un quart des associations menacées de disparaître :
Une enquête de la FAS révèle une fragilisation du secteur des solidarités sans précédent
Le secteur associatif de la solidarité est pris dans un étau entre, d’une part, une augmentation sans précédent de la pauvreté et d’autre part, des financements de plus en plus incertains. Cela revient à accompagner plus de monde avec moins de moyens.
Ces associations, auxquelles l’État et les collectivités confient une grande partie de la mise en œuvre des politiques publiques sociales, sont aujourd’hui menacées dans leurs missions mais aussi dans leur existence même. Actrices sociales et économiques à part entière, elles accompagnent, emploient, paient des charges, innovent et créent de la valeur au niveau local et national. Sans elles, c’est la cohésion sociale qui vacille.
Une enquête inédite pour objectiver l’état du secteur
En 2025, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a mené une enquête nationale auprès de son réseau de plus de 900 organisations adhérentes implantées sur l’ensemble du territoire et représentatives de la diversité des champs d’action du social et du médico-social.
Cette enquête met en lumière une situation alarmante :
Et pour cause : le secteur est fragilisé par des difficultés structurelles profondes. La trésorerie des associations est sous pression, 24 % d’entre elles disposent de moins de deux mois de liquidités, mettant leur continuité d’activité en danger immédiat. À cela s’ajoute la précarité des financements : 58 % des associations n’ont aucune visibilité au-delà de douze mois, une incertitude délétère qui empêche de construire des projets durables et compromet directement l’accompagnement des personnes les plus vulnérables. Enfin, l’enquête met en lumière une crise du travail social : 60 % des associations constatent une hausse du turnover au cours des trois dernières années, révélant l’épuisement croissant des équipes et la difficulté à maintenir une continuité dans les missions.
Un appel à la mobilisation
Face à ces constats, la Fédération des acteurs de la solidarité alerte sur la fragilisation sans précédent du secteur et appelle les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités. Car sans les associations, qui pour accueillir et accompagner les personnes en situation de vulnérabilité ? Sans travail social, qui pour maintenir les derniers liens de cohésion sociale ?
La Fédération appelle l’ensemble de ses adhérents à rejoindre la grande mobilisation du 11 octobre aux côtés du Mouvement associatif. Sans action immédiate, c’est le doublement du nombre de structures en difficulté d’ici 2027 et l’effondrement d’un pan entier de nos politiques sociales qui nous attend.
Consultez l’enquête FAS – Associations de solidarité en voie de disparition
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La Fondation lance aujourd’hui sa campagne d’hiver 2024. Le film raconte
l’histoire d’un jeune garçon qui vit seul avec sa mère, victime d’une procédure d’expulsion locative. Cet hiver, plus de 2 000 enfants risquent de se retrouver à la rue si aucune solution
d’hébergement ne leur est proposée.
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Nous, CNAPE, FAS, Nexem, Unapei, Uniopss et Unisss réclamons une augmentation des moyens octroyés aux associations gestionnaires des établissements sociaux et médico-sociaux privés à but non lucratif et à leurs représentants, à la hauteur des besoins et de la crise à laquelle ils sont confrontés.
Dans un contexte inflationniste, marqué par une forte hausse du coût de l’énergie, il est plus que jamais nécessaire que cette question fasse l’objet d’une discussion à l’Assemblée nationale.
Souhaitant mettre fin aux inégalités entre professionnels, nous réclamons également l’application du Ségur pour tous, conformément au principe constitutionnel d’égalité devant la loi.
Nous assistons à un cruel manque d’attractivité du secteur et à une hausse alarmante des besoins d’accompagnement :
• Le taux de personnes en situation de privation matérielle et sociale a atteint le niveau inédit de 14% en 2022(1).
• Les associations d’aide alimentaire alertent sur l’augmentation continue des personnes bénéficiaires.
• En octobre 2023, nous comptabilisions 2822 enfants à la rue, dont 686 de moins de 3 ans(2).
Nos établissements et services assurent 80% de l’accueil et de l’accompagnement des personnes vulnérables. Mais les crédits accordés sont depuis longtemps largement insuffisants pour nous permettre d’assurer correctement les missions qui nous sont confiées.
Pourtant, la mise en œuvre d’une politique de solidarité nationale, en faveur des personnes défavorisées(3), de la famille(4), et des personnes en situation de handicap (5) est une exigence constitutionnelle et une obligation internationale.
L’Etat français a déjà été condamné parce qu’il ne respectait pas ses engagements internationaux en la matière. Manquements concernant l’accès des personnes en situation de handicap aux services de santé, d’aide sociale et aux aides financières ; l’accessibilité des bâtiments, des installations et des transports publics… Autant d’éléments qui ont abouti à la condamnation de la France en avril dernier (6).
10 mois ont passé, et rien n’a changé. La question de la prise en charge des personnes en situation de handicap et des publics vulnérables n’est toujours pas prise au sérieux par l’Etat français. Nos professionnels sont toujours épuisés, leurs conditions de travail continuent à se dégrader, et ce au détriment des personnes accompagnées. Notre secteur a plus que jamais besoin d’actes politiques forts, qui soient à la hauteur des enjeux auxquels il fait face.
Nous refusons de voir la solidarité nationale se déliter.
Ensemble, réclamons que l’Etat respecte la Constitution et ses engagements internationaux.
Ensemble, réclamons un grand débat démocratique à l’Assemblée nationale. Pour cela, il nous faut récolter 500 000 signatures.
Nous comptons sur chacun et chacune d’entre vous car nous avons tous, à un moment de notre vie, besoin de ces professionnels, pour nous ou pour nos proches.
Il y a urgence à agir : signez la pétition !
Auteurs de la pétition :
CNAPE : https://www.cnape.fr/
FAS : https://www.federationsolidarite.org/
Nexem : https://nexem.fr/
Unapei : https://www.unapei.org/
UNIOPSS : https://www.uniopss.asso.fr/
UNISSS : https://unisss.com/
(1)Valérie Albouy, François Gleizes, Julie Solard (Insee), « La part des personnes en situation de privation matérielle et sociale augmente en 2022 », juin 2023.
(2)Unicef France et FAS, « Baromètre des enfants à la rue 2023 », août 2023
(3)Cons. Const., décision n°2009-599 DC du 29 décembre 2009 ; Cons. Const., décision n°2011-123 QPC du 29 avril 2011.
(4)Cons. Const., décision n°97-393 DC du 18 décembre 1997 ; Cons. Const., décision n°2002-463 DC du 12 décembre 2002.
(5)Cons. Const., décision n°2011-123 QPC du 29 avril 2011, préc. ; Cons. Const., décision n°2023-1039 QPC du 24 mars 2023.
(6)Comité européen des droits sociaux, réclamation n° 168/2018, 17 avril 2023
Projet de loi immigration :La FAS appelle à la grève notamment pour défendre l’hébergement des sans abrile 18 décembre 2023 à 17h |
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La campagne d’appel à la tenue d’une Convention Citoyenne sur la Migrationnous vous invitons à signer la pétition ci jointE;Vous trouverez le texte de l’appel dans le document ci-joint.
convention citoyenne sur la Migration